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mardi 16 septembre 2014

Ukraine: ni la paix, ni la guerre, juste un poker menteur qui coûte cher

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N'oublions pas que la trève est toujours en vigueur, les tirs sont suspendus en l'air, les militaires cachés derrières leurs armes. Place est faite aux négociations officielles. A la fois sur le statut "de certains territoires des régions de Lugansk et Donetsk" et sur le traité d''association de l'Ukraine à l'UE. Dans les deux cas, les contradictions font jours, à l'intérieur de toutes les parties intéressées.
Les gens meurent quand le cessez-le-feu est officiellement déclaré respecté. La question du statut concerne tout le territoire, ou seulement une partie, ce qui convient au premier ministre de Lugansk quand les combats continuent à Donetsk. Le traité d'association signé entrera en vigueur fin 2015, à moins que ce ne soit plus tôt. A ce jeu de poker menteur, qui a la main? Celui qui triche.

 
Comme chacun le sait, le cessez-le-feu est respecté, en gros et en général. Dommage pour les membres de la mission de l'OSCE qui sont tombés sur les détails. Attaqués par les militaires ukrainiens, ils ont demandé protection aux officiels de la République populaire de Donetsk, qui sur leur demande, ont détruit le poste de garde ukrainien d'où partait les tirs. Evidemment, ce n'est qu'un détail.
 
En effet, il y a beaucoup de détails dans ce genre. Voici quelques exemples. Les habitants de la région de Donetsk ont signalé le mouvement d'une colonne de blindés ukrainiens hier après-midi à hauteur de Krasnoarmeisk se dirigeant vers Donetsk avec, outre des véhicules bindés, des roquettes et des missiles à courte portée.
 
Intensification des combats autour de l'aéroport de Donetsk, suite à l'arrivée de nouvelles forces ukrainiennes dans les alentours.
 
La nuit du 14, attaque à l'artillerie lourde (Grad) de Petrovskoe, 1 habitant mort, 3 habitants blessés et 4 maisons détruites.
 
A proximité de Kramatorsk, un tir de missile courte portée d'origine inconnue a été fixé en direction de Konstantinovska.
 
Suite à l'attaque de Donetsk à l'artillerie, 20 habitants sont morts les 14 et 15 septembre.
 
Et comme nous sommes toujours en situation de paix, l'Ukraine continue à appeler sous les drapeaux les habitants du pays en état de combattre. Mais la mobilisation se passe mal et les tribunaux sont obligés de rendre des condamnations pénales pour refus. L'infraction est imprescriptible. Ainsi, une condamnation de deux ans de prison est tombée dans la région de Dnepropetrovsk (celle de l'oligarque Kolomoïsky) contre un conducteur de tracteur de l'entreprise Perche Travnia, qui a refusé de se soumettre à la mobilisation. Tout aussi sordide est la mort, à Kirovograd, d'un jeune militaire du 42e bataillon d'infanterie qui a refusé d'aller combattre dans la zone de luttre antiterroriste avant la fin de sa formation.
 
Et ce ne sont que des exemples.
 
Pendant ce temps-là, les différences de positions risquent d'émerger entre les Républiques de Donetsk, où les combats sont encore forts, et de Lugansk, où le premier ministre semble être satisfait des miettes d'autonomie locale proposée par P. Poroshenko dans la loi sur l'autonomie d'une partie du territoire de ces régions. Cette attitude commence à être qualifiée de rémission totale, voire de traitrise.
 
D'un autre côté, il ne faut pas oublier que toute cette danse macabre se déroule sur fond de signature du traité d'association de l'Ukraine à l'UE. Afin que la "transition" économique ukrainienne se fasse en douceur, et pour permettre de prendre les mesures juridiques induites par les clauses du traité, un accord avait été trouvé entre la Commission européenne, l'Ukraine et la Russie pour que ce traité n'entre en vigueur qu'en décembre 2015. Ce qui devait laisser le temps à la Russie de protéger son marché et de renégocier avec l'Ukraine les conditions d'importation. C'est la position également défendue par Poroshenko. Et les commentateurs russes, ces derniers jours, s'emballaient les uns après les autres sur le fait que, finalement, ce traité n'était pas prêt d'entrer en vigueur. C'était bien mal connaître la réalité ukrainienne, dans laquelle la parole donnée ne vaut rien. Elle n'est là que pour tromper. Et ainsi, dans la suite logique des diatribes mensongères, Iatséniuk de twitter que le traiter sera "implanté" immédiatement dans le système juridique ukrainien. Si tel est le cas, la Russie va payer très cher et devra reconsidérer ses stratégies d'importations à moyen terme si elle ne veut pas que la population ressente un manque. Autrement dit, la Russie aura-t-elle encore les moyens économiques de sa politique?
 
Pourtant, il n'y a rien de surprenant à cela. L'ukraine joue contre la Russie, de manière ulcérée, haineuse, mais également infantile. Très souvent, l'attitude de l'Ukraine fait penser à celle d'un enfant pris le doigt dans le pot de confiture qui hurlerait sur ses parents parce qu'ils violent son espace de liberté personnelle en le surprenant dans cette position. Bref, ce sont les parents qui sont en tort, parce que ce sont les parents. Point. Alors pourquoi la Russie fait-elle preuve d'une patience qui déjoue tous les pronostics?
 
Pour plusieurs raisons. Tout d'abord, la Russie a consience des risquent de destabilisation régionale qui découleraient d'un conflit direct entre la Russie et l'Ukraine. Et elle fait tout pour ne pas permettre le dérapage. Surtout en tenant compte de l'hystérie de la politique américaine et de la psychose montante de l'UE. Ensuite, il s'agit toujours et encore de ce jeu des clans intérieurs, qui empêche toute décision radicale, avec tous les avantages et les inconvénients que cela comporte. Enfin, toujours cette envie et cet espoir d'être acceptée dans "le jeu des grands". Et c'est une faiblesse énorme de la stratégie politique russe. A force de vouloir y croire, elle est conduite à prendre, parfois avec un temps de retard, des mesures qui auraient coûté moins cher si elles avaient été prises plus tôt. Par exemple, en ce qui concerne les sanctions économiques. Comme si réellement le comportement de la Russie pouvait en quoi que ce soit influer sur le déroulement du sénario. Sauf reddition de sa part, les sanctions seront prises. Et pendant ce temps, les gens meurent dans le Donbass sous les armes des forces ukrainiennes.
 
Et l'histoire semble se répéter avec ce traité d'association entre l'Ukraine et l'UE. Il faut la paix pour qu'il puisse être signé: l'UE ne peut signer un accord d'association avec un pays qui a décrété l'état de guerre sur son territoire. Donc, on semble jouer la paix en préparant la guerre. Pendant ce temps, on redonne la parole à Moscou, pour rassurer le "clan dit libéral". Le traité n'entrera pas en vigueur tout de suite, vous aurez le temps de vous adapter, cela ne coûtera pas 100 milliards de rouble à la Russie dans l'année, elle pourra donc adapter ses approvisionnements et de toute manière si tout se passe bien, on annulera même les sanctions. Evidemment tout dépend de l'évolution de la situation dans le Donbass.
 
Mais qui sait, peut être est-ce vrai ... L'espoir fait vivre dit-on, ici il tue.
 
 

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